La pièce est vaste mais il est difficile de s'y frayer un chemin sans renverser quelque chose ou bousculer quelqu'un.
Les murs accueillent de grands âtres dans lesquels mijotent quelques bouillons et ragoûts prometteurs. des plans de travail longent les murs et d'autres occupent le centre de la pièce en désordre.
On y trouve des légumes, du fromage, des aromates, des œufs, de la farine, du pain, des céréales, des seaux de lait et divers aliments en cours de préparation.
Des torches accrochées à intervalles réguliers ont au fil des ans noirci de suie la pierre.
De grands chandeliers suspendus au très haut plafond de bois renvoient la nuit les lueurs de leurs chandelles sur les cuisiniers affairés à préparer les repas du soir et du matin.
Au petit matin on peut voir l'immense pièce illuminée par le soleil et de fines particules de poussière tomber comme des flocons de neige embrasés.
Ici et là pendent quelques chapelets de saucisses et de piments d'Espelette ramenés par le patriarche de son duché.
De lourds tonneaux semblent encadrer la porte menant aux caves comme de silencieux gardes.
Cette vigilance constante n'empêche guère les amateurs de bonne boisson d'y pénétrer furtivement lorsque personne ne fait attention.
Il y règne presque en permanence une anarchie organisée de main de fer par le chef cuisinier et la lourde et sévère gouvernante qui tous deux couvrent le tumulte de leurs voix
Si lors de votre visite vous apercevez quelques mouvement au bas des murs ou que quelque chose remue sous vos pieds, ne paniquez pas ce ne sont que des souris.
