Journal de campagne

Citation :: Neuf juin mil quatre cent cinquante neuf,

Je suis arrivé à Dax hier soir encore furieux de mon ingérence quant à la sécurité de ma femme et de ma fille. Je fus prompt à lui interdire net de poursuivre sa route et lui ais ordonné de rester en la capitale.

Mon humeur ne s'était guère calmée avec le coucher de soleil et l'apparition des étoiles qui pourtant m’apaisent toujours.

C'était donc sous le ciel nocturne que je m'identifia aux quelques plantons postés sur la porte Ouest de la ville. Après quelques brèves questions sur le but de ma présence je me dirigea vers la mairie pour y voir mon patriarche alors maire de Dax.

Je lui présenta mes hommage et lui offrit mon épée pour le temps que Warthe, mon ancien chef, me laissa en position à Dax.

Cela faisait bien longtemps maintenant que je n'avais plus porté l'épée... Ma vie à Mimizan me convenait parfaitement, bien que plus d'une fois je ne me sentais l'envie de repartir à l'aventure.
Mais étant un ancien agent des RG, les "aventures" ,ou plutôt "mésaventures", me tombaient dessus fréquemment.

On ne cesse pas d'être un agent. Quand bien même on ne travaille plus officiellement dans aucune agence. Cet état de fait je l'ai appris durant mes pauses, lorsque je ne travaillais plus. Bien souvent ont me demandais quelques services et l'ont me transmettais des infos sans que je ne demande quoi que ce soit.

"Tu ne cessera jamais de recevoir des renseignements Yannig." C'était les mots d'une femme très chère à mon coeur. Ces mots résonnent encore en moi bien après que l'on ai cessé de venir me voir.

Pourtant on est venu m'avertir des agitations qui secouaient le Sud Ouest du royaume. L'on m'a prévenu maintes fois mais pourtant je n'eut pas la présence d'esprit d'agir en conséquences. A présent je me réveille et, comme l'ont me l'a demandé, suis venu défendre ma terre.

Je prit mon poste ce matin sur les murs de la ville et en profita pour collecter quelques renseignements. La ville semblait paisible, on voyais des gens travailler dans les champs et aux mines. Les femmes faisaient le marché, le ménage ou bien allaient puiser de l'eau au puis. Rien n'indiquait que nous étions dans des temps troublés.
Il n'y avait que peu de soldats sur les murs, je n'en fut guère surpris, les armées de Gascogne n'ont jamais été bien grandes, je suis bien placé pour le savoir.

Ce jour là, trois binômes d'étrangers entrèrent en ville. Des artésiens, des catalans, des bourguignons et même un homme venant d'une ville franche. Je ne sais pas si ces gens sont des ennemis mais j'ai décidé de les tenir à l’œil tant qu'ils seraient ici...

Y.V.W.

Citation :: Mardi quatorze juin mil quatre cent cinquante neuf,

Je suis toujours à Dax. On commence à voir les premiers signes distincts d'agitation ici. Les hommes qui se sont mis volontairement sous mes ordres et que j'ai envoyé dans les environs de la ville ont signalés une importante bande d'hommes et de femmes à l'allure débraillés armés jusqu'au dents et accompagnés par l'agresseur de ma tante. Je ne perdis pas de temps et prévint le maire de la menace et envoya mon rapport à Warthe. Ce n'était pas officiel mais je redevenais bel et bien agent des RG.

Peu après avoir reçu mon rapport, Warthe me demanda de lui donner la liste des hommes et femmes arrivés récemment à Orthez et Pau. Plus de la moitié des noms inscrits sur la liste que je lui transmettais avait été relevé quelques jours à peine à Dax.

Parallèlement à tout ça je m'interrogeais quant à la provenance des brigands. J'écartais immédiatement la possibilité qu'ils viennent d'Orthez en raison des rapports situant le gros des envahisseurs vers le nord. Ainsi donc il ne me restait plus que deux choix : Mont de Marsan, le chef lieux du duché n'avait apparemment rien signalé sinon Warthe me l'aurait dit. Mimizan semblait être la meilleure candidate et je m’empressais de demander confirmation à Warthe. Celui-ci me confirma mes soupçons. Une idée me vint cependant ; plusieurs sources valent toujours mieux qu'une seule, aussi décidais-je d'interroger Percius, le maire de Mimizan sur la provenance de ces brigands et en profitais par la même pour lui demander les rapports des défenseurs.

Il ne me répondit réellement que ce matin.
Dans sa lettre il m'infirma avoir vu les brigands que je lui avais signalé la veille en me disant avoir vu cependant l'un d'eux... Peut être que le gros de leur troupe n'était pas entré dans Mimizan. Mais sur le coup je ne pensa pas à cette possibilité et envisagea de facto que le maire me mentait ou bien que mon chef avait commit une erreur.

Il me transmit aussi le rapport de défense qui, en dehors de quelques noms sans rapports, signalait une autre identité que j'avais relevé hier. Ledit rapport ne contenait que celui d'aujourd'hui et pas ceux d'hier et d'avant hier.

Tout porte à croire que les brigands viennent effectivement de Mimizan. Comme nous le savons le port de la ville est actuellement occupé par plusieurs navires abritant des personnes potentiellement belliqueuses et en nombre, il est par conséquent compréhensible que le maire se concentre plus sur ce qui pourrait arriver de la mer que de ce qui pourrait arriver de la terre.

Cependant je tiens à souligner que si nos renseignements communiquaient plus avec nos voisins, nous aurions pus déterminer avec certitude l'origine de cette bande armée qui se trouve à l'évidence toujours à Dax.

Mais il me semble avoir intercepté quelques rumeurs sur un projet reprenant mon concept de centralisation des renseignements pyrénéens. Je doute que l'on se souvienne encore de tout ce que j'avais alors fais pour que ce projet naisse mais je suis heureux que enfin il voit le jour. Si l'ont venait à me demander un jour de l'aide pour organiser tout ceci j'accepterais sans doute.

YVW

» La Campagne de Provence -article KAP/AAP par Nkan